Bonne fête, Papa

C’est la fête des Papas aujourd’hui.

Petit mot de Victor Crouin pour son papa, avec un article sur Emmanuel à suivre dans les jours qui viennent, où Manu développe le travail qu’il fait avec son petit depuis des années, et aussi, le cheminement de Tothor.

Alors, bonne fête mon Manu.

Plein d’amour de la Reine Mère….

Merci Papa

“Je veux juste de le remercier, parce qu’il a passé tellement de temps devant son écran à regarder mes matchs en live, en replay, à les analyser de bout en bout, que j’ai envie qu’il puisse vivre aussi cette expérience avec moi juste derrière le terrain.

“Mon objectif c’est vraiment de réussir à l’amener sur les tournois. Cela me permettra aussi d’optimiser ma performance et de continuer à s’entraîner, et tout le reste, ça me permettra d’arriver au JO prêt.

“J’ai pu le voir déjà avec les trois semaines passées aux Etats-Unis à quel point quand on en parle, il me disait moi je serais bien resté une semaine supplémentaire pendant que moi je me disais bon, là, quatre semaines de compétition je suis content de rentrer quand même et voir les amis, ma copine, de rentrer à la maison, et lui, il aurait été content de continuer le voyage!

“Ca montre à quel point il est passionné, il adore ce sport, il adore coacher aussi.

“Il ne faut pas oublier quand même qu’il fait tout ça en tant que père sans être rémunéré jusqu’à aujourd’hui, et qu’il donne vraiment de son temps et de son énergie pour moi depuis mes débuts dans le squash.

“Il y a beaucoup d’efforts et d’énergie qui me sont donnés tous les jours. Et ça, je ne peux que lui en être reconnaissant.

Son plus gros défaut ?

“Il est têtu. Vraiment hyper têtu. Et ça peut être… Compliqué.

“C’est un point fort par moment. Enfin, comme tout en fait. Tout est point fort et point faible. On peut se retourner en tant que point faible, mais il est quand même très, très, très, très têtu…

Sa plus grande qualité ?

“Son honnêteté.

“Il ne va vraiment rien me cacher quand il y a vraiment un truc où il n’est pas content, il va me le dire.

“Pas forcément tout le monde dira quand les choses sont bien. Mais déjà, c’est quand même… Je pense que c’est toute la difficulté quand on est père et coach, c’est de réussir à savoir quand est-ce qu’on doit mettre le masque du père et de vraiment être… Positif. Positif, réconfortant, mais aussi dire là, t’as dépassé des lignes, pas forcément en termes de performance, mais en termes d’attitude, de comportement.

“Et quand t’es coach, on parle beaucoup avec papa, et on est très alignés là-dessus, sur le fait que le coach est un éducateur avant tout.

“Et mon père m’a certainement véhiculé certaines valeurs en tant que papa, mais en tant que coach, il m’a aussi énormément éduqué sur tout ce qui est la discipline, la rigueur, tout ce qui est… Tout ce qui est le respect aussi, je mettrais même plus du côté père, le fait de ne pas lancer une raquette ou d’avoir des comportements irrespectueux envers les arbitres, je mettrais aussi du côté père, je pense que c’est le père qui me sortirait du cours si jamais ça arrivait.

“Faire en sorte que l’école c’était quand même important, autrement je ne pouvais pas aller faire mes compétitions, c’était un peu la carotte.

Me laisser libre de réfléchir seul

“Je pense que son plus gros atout, c’est d’avoir réussi à aussi me lâcher dans la nature, me laisser avec les entraîneurs nationaux quand j’étais jeune pour partir en compétition et donc j’ai toujours eu énormément de soutien de la part de papa au quotidien, à l’entraînement et dans ma vie en général.

“Mais d’un autre côté, il m’a aussi laissé la liberté de me construire aussi tout seul.

“Et aujourd’hui, d’ailleurs, parfois c’est un peu cause de tension parce que je réfléchis tellement à mon jeu personnellement qu’il peut me dire quelque chose à l’entraînement en tant que coach, et que moi je vais lui rentrer dedans et dire non, moi je pense que c’est ça, et que parfois il faudrait que j’écoute un peu plus mon coach au lieu de toujours tout remettre en question.

“Mais c’est aussi ce qui fait ma force et c’est ma réflexion, mon autoréflexion, mon autonomie, la responsabilité.

“Dès l’âge de 17 ans, toujours sous son toit, mais financièrement, j’étais autonome et j’ai su me débrouiller, aller aux Etats-Unis. Il ne parle pas anglais, donc j’ai vraiment tout fait, tout ce qui est éducatif, je l’ai fait seul.

“Et il a toujours été là pour moi derrière, pour me soutenir.

“Mais c’est vraiment cet équilibre entre avoir énormément de soutien, mais en même temps lâcher un peu de laisse pour que je me crée ma propre identité, que je n’essaye pas devenir quelqu’un pour mon père, mais vraiment pour que je puisse me définir moi-même en tant qu’homme. Ce n’est quand même pas facile, je pense, quand tu es père et entraîneur.

“C’est ça sa plus grande réussite.”