SOURCES FFSquash
Trois Bleues en action à partir de vendredi (sur deux courts pour le premier jour, puis sur le court vitré uniquement) : Énora Villard, Mélissa Alves et bien sûr la numéro 3 mondiale Camille Serme.
On avait fini l’année à BlackBall. On remet ça après trois mois d’arrêt, juste assez pour que Tarek Momen profite bien de la naissance de son fils Shahir… Comme en décembre, ce sont les femmes qui ouvriront le bal, puis ce sera au tour des hommes du 19 au 25 mars.
1er tour, vendredi 12 mars
10.00HF : [17/32] Mélissa Alves v Emilia Soini (Fin) court vitré, sur Squash TV
18.15HF : Énora Villard v [17/32] Farida Mohamed (Egy) court n°13, YouTube PSA2ème tour dimanche 14 mars
18.15 HF : [3] Camille Serme v [17/32] Mayar Hany (Egy) /Jana Shiha (Egy)
Les pensées de l’Entraîneur National
L’Entraîneur National Philippe Signoret est ravi du retour des tournois majeurs, même si, comme c’est le cas depuis le début de l’ère post-covid, il ne pourra pas accompagner ses joueuses au Caire.
« Un vrai soulagement, après une aussi longue attente, » a-t-il déclaré
« Certaines des joueuses ont disputé les tournois Challenger 10 en France, alors que Camille Serme a repris la compétition au championnat de France. Elles ont toutes une préparation individualisée, que ce soit physiquement ou sur les aspects technico-tactiques. »
« La compétition est la validation du travail effectué en amont, pour l’athlète mais aussi pour l’entraîneur. C’est frustrant, car lors de la défaite de Camille en quart de finale contre Sarah-Jane Perry au Black Ball Open en décembre, si j’avais été sur place j’aurais su exactement quoi lui dire après qu’elle ait gagné le premier jeu 11-1, ainsi qu’après le troisième quand elle a été menée 2-1. » I
Il se félicite néanmoins de la tendance observée ces derniers jours (plusieurs tournois s’étant ajoutés au calendrier), avec le secret espoir de pouvoir bientôt ressortir son passeport du placard.
« J’espère notamment que je pourrai aller au championnat du monde individuel à Chicago en juillet, et pour cela je suis prêt à me faire vacciner dès que j’en aurai l’occasion ! »
Les trois mousquetrices, ou le podium des France
Camille Serme, honneur oblige
Après sa victoire le weekend dernier au championnat de France Élite, Cam semblait presque contente d’avoir été sérieusement bousculée par Mélissa Alves, et d’avoir dû puiser dans ses réserves pour s’en sortir.
Sans doute parce qu’après trois tours expéditifs, cette finale constituait son véritable retour à la compétition, trois mois après une douloureuse défaite en quart de finale du Black Ball Open face à Sarah-Jane Perry – sa première face à la grande Anglaise depuis près de trois ans.
« Ça m’a préparée, physiquement et mentalement, à ce qui m’attend en Égypte, » confiait la numéro 3 mondiale à notre micro à Bordeaux.
Philippe lui, ne disait pas autre chose, tout en révélant que sa protégée compose depuis plusieurs mois avec un souci aux abdominaux qui perturbe sa préparation physique. « Ça va un peu mieux depuis quelques semaines, et le championnat de France lui a permis de prendre des repères, par exemple au niveau de la prise d’information. »
Ce qui l’attend:
Exemptée de premier tour, Camille Serme débutera sa campagne dimanche face à une Égyptienne, Mayar Hany (n°38) ou la jeune Jana Shiha (n°58). Un huitième de finale plus compliqué l’attend face à Hollie Naughton (n°20) ou Zeina Mickawy (n°24), avant éventuellement de retrouver Amanda Sobhy (n°7), qui l’avait éliminée aux World Tour Finals en septembre.
« On peut utiliser le levier de la revanche pour motiver certains joueurs, mais Camille n’en fait pas partie, » explique Philippe Signoret. « Par contre, sur le plan tactique on a préparé ce match en la mettant en opposition face à Malcolm Tullis (NDLR : entraîneur au pôle France, qui est gaucher comme l’Américaine). Pour l’anecdote, c’est Camille qui a gagné (rires) … »
Après une période de doute, Sobhy s’est remise en selle en battant la numéro 1 mondiale Nour El Sherbini en décembre et constituera un obstacle sérieux pour la Française, même si cette dernière a largement le dessus dans leurs confrontations directes. Il sera ensuite temps de penser à une éventuelle demi-finale contre Nouran Gohar (n°2), qu’elle n’a pas affrontée depuis plus d’un an …
Melissa Alves, vice-Championne de France
Depuis que son classement lui permet d’intégrer le tableau des tournois majeurs, Mélissa (n°31) n’avait pas été gâtée par le tirage au sort, ayant plusieurs fois croisé la route de joueuses comme Camille Serme et Nour El Tayeb en tout début de parcours.
Le scénario sera diamétralement opposé au Caire : la Guyanaise a l’opportunité d’atteindre les huitièmes de finale sans devoir battre de joueuses mieux classées qu’elle : Emilia Soini (n°50) au premier tour, puis vraisemblablement Olivia Fiechter (n°33), si l’Américaine bat Menna Nasser (n°49).
« Inutile de se cacher, c’est un tableau très favorable, » concède Philippe Signoret. En ligne de mire, il y a de gros points pour le classement mondial, qui permettraient à Mélissa de se rapprocher du top 20, et l’opportunité de défier Sarah-Jane Perry (n°6).
« Attention néanmoins à Fietcher qui est une bonne joueuse, nous la connaissons bien car elle était venue s’entraîner à Créteil il y a deux ans. De plus, c’est totalement différent d’aborder un match en se disant ‘je dois gagner”.
Cela dit, Mélissa joue très bien en ce moment. »
À l’image de ses succès sur les PSA Challenger du Squash 95 et du Havre au début de l’année, et surtout de sa prestation en finale du championnat de France Élite le weekend dernier. Pendant un jeu et demi, on a bien cru qu’elle allait causer une énorme sensation, avant que Camille Serme ne remettre de l’ordre dans la maison …
Et en Bronze, Enora Villard
Médaillée de bronze le weekend dernier à Bordeaux, Énora Villard (n°48) a quant à elle hérité d’un tirage très compliqué avec Bazooka Farida Mohamed (n°34) : en 2020, la jeune Égyptienne (19 ans) s’est offert le scalp de deux joueuses du top 10 (Joelle King et Sarah-Jane Perry) et est passé à deux doigts de faire chuter Nouran Gohar au dernier Black Ball Open. Elle vient tout juste de signer avec CIB, marque du talent de la jeune fille, soeur de l’ancienne championne du monde Junior Farida…
« Sur le papier, son style ne lui convient pas trop, » admet Philippe Signoret. « Elle a un jeu très agressif, peut-être encore plus que Gohar. Le défi pour Énora sera d’être très précise et de jouer droit au maximum, afin de ne pas s’exposer à la puissance de son adversaire. »