Jérôme présente Les Autres Bleues à Chicago

SOURCES: FEDERATION FRANCAISE DE SQUASH

Coline Aumard
(32 ans, n°27 mondiale)

10e participation au championnat du monde / Meilleur résultat : 1/16ème de finale (2018-2019 et 2019-2020)

En février 2020, Coline Aumard atteignait pour la première fois de sa carrière les quarts de finale d’un tournoi majeur (au Black Ball Open), un résultat qui la propulsait dans le top 20 mondial.

Malheureusement, elle n’a pas pu surfer sur la vague. Dans un premier temps en raison de la crise sanitaire, puis d’une blessure au pied qui l’a tenu éloignée du circuit pendant huit mois. Pour son retour à El Gouna, elle s’est inclinée face à la jeune Jana Shiha, lauréate du British Junior Open.

« Être sur le court et jouer sans douleur est une victoire en soi, » disait-elle après le match, avant d’ajouter que « retrouver le rythme de la compétition après une aussi longue absence (prenait) du temps. »

Le tirage au sort du championnat du monde a offert un premier tour à la portée de la n°2 française : la HongKongaise Liu Tsz Ling (n°41), qui comme ses compatriotes a particulièrement souffert des conséquences de la pandémie, et va disputer son premier tournoi hors de son pays depuis un an et demi.

Si elle tient son rang, Coline Aumard devrait logiquement défier Sarah-Jane Perry (n°7) au tour suivant.

Le(s) Mot(s) de Philippe Signoret

« J’échange régulièrement avec Coline au téléphone (NDLR : la n°27 mondiale réside en Angleterre), et la dernière fois c’était pendant notre stage en Égypte.

« Je sais qu’elle s’est bien entraînée ces dernières semaines, et sa blessure est désormais complètement derrière elle. Son problème, c’est le manque de matches, et elle n’a pu en disputer qu’un seul à El Gouna.

« Néanmoins, je la trouve très sereine et philosophe par rapport à la situation, notamment le fait de ne pas pouvoir rentrer en France pour voir sa famille. En effet, elle a un tirage abordable : on sait que les joueurs et joueuses de Hong Kong sont en perte de vitesse, en raison des conditions très compliquées dans leur pays.

« Passer ce tour permettrait à Coline d’acquérir de la confiance, mais surtout de disputer un match supplémentaire et c’est ce dont elle a besoin par dessus tout en ce moment. »

Mélissa Alves
(27 ans, n°33 mondiale)

3e participation au championnat du monde / Meilleur résultat : 1/8ème de finale (2018-2019)

Un championnat du monde à Chicago, cela rappelle de bons souvenirs à Mélissa Alves : lors de l’édition 2018-2019, elle avait décroché la plus belle victoire de sa carrière face à Salma Hany (n°12), atteint les 1/8ème de finale puis intégré le top 50 mondial.

Depuis, celle qui se définit elle-même comme une femme pressée n’a pas progressé aussi vite qu’elle l’aurait voulu. La faute à des tirages au sort souvent peu cléments, quelques blessures et des opportunités manquées, par exemple contre Olivia Fiechter au Black Ball Open en mars.

Battue en quart de finale du Squash on Fire à Washington par Nele Gilis (future lauréate) il y a quelques jours, Mélissa aurait dû affronter la dangereuse Hana Ramadan au premier tour, mais la jeune Égyptienne a déclaré forfait samedi. Sauf tremblement de terre, elle devrait facilement se qualifier face à Bruna Marchesi Petrillo (n°163), qui n’a jamais disputé le moindre tournoi sur le circuit principal. En ligne de mire, il y a un 1/16ème de finale intéressant face à Joshna Chinappa (n°11).

Le(s) Mot(s) de Philippe

« Mélissa est la première frustrée de ne pas monter plus vite dans la hiérarchie, et elle se remet constamment en question. Effectivement, le match contre Olivia Fiechter était peut-être un tournant, et fait partie de ceux qui peuvent mettre la gagnante sur les bons rails. Néanmoins, il est possible d’en sortir, ou de se remettre dessus …

« Concernant sa défaite contre Nele Gilis, elle a su la prendre à la gorge dans le premier jeu, mais comme on pouvait s’y attendre la Belge s’est installée dans la partie et a ramené de plus en plus de balles. Mélissa n’a pas à rougir de cette défaite, malheureusement son ratio coups gagnants/fautes n’a pas été assez élevé. Elle a progressé physiquement, cependant si elle fait la faute au bout de trois frappes, premièrement le physique ne sert à rien, et deuxièmement le point est perdu …

« La clé pour elle est de bien analyser les opportunités d’attaque, et de ne pas avoir de regret quand elle décide de les saisir. Sans trop se projeter, on pense forcément un peu à un possible match face à Chinappa. Elle avait bien joué contre elle à San Francisco il y a deux ans, et a toutes les armes pour lui poser des problèmes. »

Énora Villard
(27 ans, n°46 mondiale)

3e participation au championnat du monde / Meilleur résultat : 1/32ème de finale (2018-2019 et 2019-2020)

Après avoir traversé une période compliquée au début de l’année civile, Énora Villard s’est bien remise dans le sens de la marche.

Lauréate de l’open des Bretzels à Mulhouse (son troisième titre international), elle a franchi pour la première fois le premier tour dans un tournoi Platinum, à El Gouna, avant de donner une belle réplique à Rowan El Araby (n°14).

S’ils ne se sont pas traduits par une grosse progression au classement, ces bons résultats lui ont permis de réduire l’écart avec les joueuses devant elle, et d’engranger de la confiance en vue du championnat du monde. Elle en aura besoin pour faire chuter l’une des valeurs montantes sur le circuit PSA : l’Américaine Olivia Fiechter, qui vient d’intégrer le top 20 mondial.

En cas d’exploit, elle pourrait retrouver la Belge Tinne Gilis (n°17) au tour suivant.

Le(s) Mot(s) de Philippe

« Énora a réalisé un très bon stage en Égypte, c’est une joueuse qui est concentrée sur ce qu’elle fait à chaque instant.On a mis l’accent sur les axes de travail déjà existants : un peu comme Marie, son jeu naturel est basé sur la construction et la défense, et l’objectif est d’être moins dans le contrôle au niveau de ses gestes.

« Comme je dis souvent, dans le squash moderne il faut démolir avant de construire ! Énora n’a pas ressenti le besoin d’aller faire le tournoi à Washington, elle était concentrée sur le championnat du monde. Elle a un premier tour difficile face à une adversaire (Olivia Fiechter) que l’on connaît bien car elle est déjà venue s’entraîner à Créteil, et qui est coachée par Peter Nicol.

« Au-delà du résultat, le plus important est qu’elle rentre sur le court avec la volonté de mettre en place les choses que l’on a mises en place depuis quelques temps. »

Marie Stéphan
(25 ans, n°72 mondiale)

1e participation au championnat du monde

N°1 sur la liste d’attente à la sortie du tableau, Marie Stéphan y a été intégrée relativement tôt suite à quelques forfaits. La Guyanaise va découvrir un nouveau monde, son expérience des grands tournois se limitant à un premier tour de qualifications à l’US Open en 2015.

Après quatre ans passés à l’université de Pennsylvanie, et une saison 2019-2020 perturbée par des blessures, elle fait désormais partie du pôle France de Créteil.

Ses bons résultats sur le Challenger Tour (avec une finale au Havre) lui ont permis de gagner une dizaine de places au classement, mais elle devra hausser son niveau au premier tour pour faire chuter l’Égyptienne Zeina Mickawy, actuellement 32ème mondiale après avoir fait partie du top 20 en 2019. Si elle y parvient, elle s’offrirait un 1/16ème de finale face à Salma Hany (n°9).

Le(s) Mot(s) de Philippe

« Marie aurait pu faire le tournoi qualificatif au Danemark, mais je l’ai convaincue de l’importance de participer au stage en Égypte avec les autres joueuses. Le fait qu’elle soit intégrée au tableau du championnat du monde a été la cerise sur le gâteau.

« Elle est en pleine progression, et l’a démontrée en emmenant Mélissa Alves au 5ème jeu dernièrement à Washington. Le match n’était pas diffusé, et dans cette situation la meilleure chose à faire lors du débriefing est de laisser parler l’athlète. En l’occurrence, elle était enthousiaste d’avoir su mettre en place les choses que l’on travaille à l’entraînement : entre autres, maîtriser ses émotions, et mettre davantage de variété dans son jeu, notamment à l’avant du court.

« Concernant le premier tour, oui il s’agit d’un match à sa portée. Il n’y a pas de raison qu’elle ne parvienne pas à battre ce genre de joueuses, et si ce n’est pas cette fois ce sera la prochaine. »

FFSquash Championnat du monde 2020-2021 Présentation femmes Photo 7