Camille Serme
En ce premier jour de l’année, nous terminons cette rétro avec une performance majuscule.
Certes, ses affrontements face à Hania El Hammamy ont marqué l’année sur le circuit international.
Mais aucun d’entre d’eux n’a eu lieu lors d’une finale, et l’évènement de 2020 pour le squash Tricolore est incontestablement la victoire de Camille au Tournament of Champions à la mi-janvier. Même si elle avait déjà remporté trois “majeurs” dans le passé, ce titre est sans doute son plus beau : dans la Grand Central Station, la Française a réalisé une performance unique dans l’histoire de son sport, battre dans le même tournoi les numéros 1, 2 et 3 mondiales.
➡️ SI la finale face à une Nour El Sherbini diminuée n’a pas atteint des sommets, les deux matches précédents avaient été fantastiques.
Camille avait tout d’abord mis fin à une longue série de défaites face à la numéro 1 mondiale Raneem El Welily en quart de finale (à l’issue d’un affrontement d’une qualité exceptionnelle, et alors qu’elle avait été deux fois menée au score).
« Je me suis prouvé à moi-même que j’étais capable de faire comme les Égyptiennes ! » dira-t-elle ensuite à propos de son nombre très élevé de coups gagnants.
La demi-finale contre Nouran Gohar (élu match de l’année il y a quelques jours par la PSA) fût tout d’abord une bataille tactique, avant de connaître un final Hitchcockien : après avoir écarté cinq balles de match, la joueuse de l’US Créteil Squash arrache la victoire dans le cinquième jeu.
Dans un tie-break étouffant (16-14), et pour le plus grand bonheur de son clan (elle était accompagnée à New York de son coach mental, de son préparateur physique et bien sûr de Philippe Signoret).
➡️ Cet exploit avait d’autant plus de saveur qu’il intervenait deux mois après une défaite cruelle face à Hania El Hammamy, en quart de finale du championnat du monde.
Mais comme d’habitude, la Française et son entraîneur de toujours avaient analysé cet échec et s’étaient remis au travail.
« Camille a retrouvé le niveau qu’elle avait lors ses titres à l’US Open et ici en 2016-2017 – et l’a même sûrement dépassé car le circuit est plus fort qu’il ne l’était à l’époque, » affirmait Philippe Signoret.
Même si elle n’est pas parvenue à reproduire cette performance lors des quelques tournois disputés ensuite en 2020, Camille Serme continue de se construire un superbe palmarès. N’oublions pas qu’elle fait partie du top 10 mondial sans interruption depuis plus de sept ans, soit la plus longue série en cours parmi les joueuses en activité !
LA STAT :
On ne le savait pas encore, mais Camille Serme et Raneem El Welily ont écrit au ToC le dernier chapitre d’une histoire commune longue de 17 ans (l’Égyptienne a mis fin à sa carrière pendant l’été, et va bientôt donner naissance à son premier enfant). Elles s’étaient affrontées pour la première fois en janvier 2003, en quart de finale du British Junior Open en -15 ans. La Française a très rarement eu le dessus sur sa rivale et amie, néanmoins elle n’oubliera pas leur dernier affrontement …
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Gregory Gaultier
« J’ai toujours cru que j’allais revenir, » nous avait confié Grégory Gaultier lors de son retour à la compétition à l’occasion d’une rencontre de championnat de France Interclubs, fin novembre 2019.
Il dispute ensuite le Championnat du Monde par Equipe en décembre 2019, puis le Tournament of Champions en janvier 2020 sera le théâtre de son come-back en PSA – après une absence de quinze mois due à une double opération au genou.
Encore loin d’être à 100 % physiquement, il bat pourtant Omar Mosaad (n°16 mondial), avant de s’incliner face au jeune prodige Mostafa Asal.
Si la crise sanitaire va contrecarrer ses plans de remontée rapide au classement, elle va aussi lui permettre d’effectuer un gros travail physique, notamment de renforcement de son genou.
Il se matérialise au CIB Egyptian Open en octobre, où sa victoire face à Miguel Angel Rodriguez (n°10) lui permet d’atteindre les quarts de finale, une première sur un tournoi Platinum depuis son retour.
➡️ Redevenir compétitif au plus haut niveau après une telle blessure, à 38 ans (il les a fêtés le 23 décembre), était un énorme pari et le French General est en passe de le gagner.
Même s’il a récemment buté sur les joueurs du top 8 (Ali Farag, Marwan El Shorbagy, Diego Elias), ceux qu’a accrochés l’ancien numéro 1 mondial à son tableau de chasse montre que sa place actuelle dans la hiérarchie ne rend pas justice à son niveau de jeu, à cause du faible nombre de tournois organisés ces derniers mois : il sera 40ème après-demain, et ne compte pas s’arrêter là.
« Greg ne pense absolument pas à son âge et est déterminé à remonter au classement, » confie l’entraîneur national Renan Lavigne. « Il prend confiance en son jeu un peu plus chaque jour, la seule chose qui lui manque est de jouer davantage de matches contre les top players. »
Aucun tournoi n’est pour l’instant programmé sur le circuit principal, mais on espère que Grégory Gaultier en aura l’occasion le plus rapidement possible …
LA STAT :
457, soit le nombre de jours séparant le dernier match sur le circuit international de Grégory Gaultier avant sa blessure (demi-finale de l’US Open en octobre 2018) et son grand retour au ToC en janvier 2020.
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Macéo Lévy
Dans une année 2020 où de nombreuses compétitions ont été reportées voire annulées, Macéo Lévy, notre “COUP DE COEUR 2020”, a réussi l’exploit de remporter trois titres importants.
Le jeune joueur du Squash Royan Atlantique avait tout d’abord engrangé de la confiance en faisant bonne figure au British Junior Open puis au championnat de France Élite – deux épreuves auxquelles il participait pour la première fois.
Il créé ensuite une belle surprise en remportant l’open de France junior en -17 ans*, alors qu’il n’avait jamais dépassé les 1/8ème de finale sur le circuit Européen.
Comme tout le monde, Macéo va voir la crise sanitaire chambouler ses plans : son projet d’étudier à l’étranger avorté, il intègre le Pole Espoirs Squash PACA d’Aix-en-Provence pendant l’été avant de connaître un superbe mois de septembre.
Avec l’étiquette de favori sur les épaules, il remporte coup sur coup ses deux premiers titres de champion de France, 2ème série et -17 ans. Et avec la manière, en ne concédant que 3 jeux en 10 matches.
À l’instar d’autres joueurs de sa génération, le gaucher a récemment effectué ses débuts sur le circuit professionnel à Bordeaux, et devrait disputer d’autres tournois prochainement.
« Le moteur de Macéo est la passion, et il a une grande force intérieure, » confie à son sujet Franck Dugas, qui l’a formé en Charente-Maritime. On a hâte de voir jusqu’où elle pourra l’emmener …
- A noter
Un autre Tricolore était monté sur la plus haute marche du podium à Lille : Melvil Scianimanico, vainqueur d’une finale -15 ans 100 % Française face à Antonin Romieu. Avaient également décroché une médaille de bronze : Amir Khaled (-13 ans), Lauren Baltayan (-15 ans), Zoé Faure (-17 ans), Laouenan Loaëc (-17 ans) et Toufik Mekhalfi (-19 ans).
➡️ LA STAT : avant sa défaite face à Auguste Dussourd en 1/8è de finale du PSA Bordeaux Nord 2020, Macéo Levy restait sur 27 victoires consécutives !
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COVID-19
➡️ Pour la planète toute entière, et de facto le mouvement sportif, 2020 sera pour toujours synonyme de coronavirus. Dans le monde du squash, les conséquences ont été multiples.
Par exemple pour les joueurs et joueuses professionnels, avec l’interruption du circuit international mi-mars. Elle se prolongera jusqu’à septembre et même si les efforts de la PSA lui ont permis de mettre sur pied quelques gros tournois (disputés dans des conditions sanitaires très strictes), la situation reste très problématique pour les joueurs au-delà de la 50ème place mondiale. N’oublions pas les jeunes, pour lesquels de nombreuses compétitions internationales marquantes, tel le championnat du monde junior, ont été reportées ou annulées.
➡️ Parmi les autres victimes de cette crise sanitaire, il y a bien sûr les clubs de l’hexagone : le premier confinement avait entraîné leur fermeture totale du 15 mars au 2 juin (voire le 22 dans certaines zones).
Après une remise en route pendant l’été, la reprise avait été prometteuse début septembre mais l’accalmie aura été de courte durée : dès le 28 septembre, les salles de sport devaient à nouveau fermer leurs portes dans quelques grandes métropoles, avant le reconfinement national du 30 octobre.
Malgré les aides attribuées par l’État, la situation est aujourd’hui très compliquée – d’autant plus pour les structures privées. Et même si le retour des jeunes sur les parquets de certains clubs depuis le 15 décembre constitue une petite bouffée d’oxygène, nous sommes tous dans l’attente des annonces qui devraient intervenir début janvier…
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5. Coline Aumard
En atteignant les quarts de finale d’un tournoi majeur pour la première fois – au Black Ball Open, en mars – Coline Aumard était devenue la troisième Française à réaliser pareille performance (après Isabelle Stoehr et Camille Serme).
Malgré une prestation de belle facture, la marche était trop haute face à la quadruple championne du monde Nour El Sherbini mais on retiendra sa victoire en 1/16ème de finale face à Salma Hany (n°13 mondiale), après cinq jeux et 70 minutes de combat.
Le match aurait pu lui échapper, quand dans le quatrième jeu Coline avait laissé filer une belle avance après une interruption due à un saignement de son adversaire. Au lieu de ça, la joueuse d’Annecy Squash s’était montrée impériale dans la manche décisive.
Elle avait ensuite confirmé en battant l’une des valeurs montantes du circuit, la jeune Farida Mohamed, en trois jeux accrochés.
Même si elle a légèrement reculé au classement depuis, notamment en raison d’une blessure à un pied, ce résultat avait permis à la Française d’intégrer le top 20 mondial pour la première fois de sa carrière, à 30 ans.
L’INTERVIEW DE COLINE APRES BLACKBALL