Les Demies

PHOTOS ALBUM

[2] Melissa Alves (FRA) 3-1 Nour Heikal (EGY)  6-11, 14-12, 11-4, 11-5 (44m)
[8] Rana Ismail (EGY) 3-1 [4] Marie Stephan (FRA)  11-9, 11-6, 8-11, 11-3 (35m)

ALVES & ISMAIL COMPOSTENT LEUR BILLET POUR LA FINALE

Il y avait deux matches France vs. Égypte en demi-finale du Monte-Carlo Squash Classic (Challenger 20 $ femmes, 20 000 $) jeudi soir : Mélissa Alves a redressé une situation compromise face à la jeune Nour Heikal, alors que Marie Stéphan s’est inclinée en quatre jeux face à Rana Ismail.
Comme lors de ses trois matches précédents, Nour Heikal (n°106 mondiale), véritable révélation de cette semaine monégasque, a démarré son match face à Mélissa Alves (n°30) sur les chapeaux de roue. Ses prises de risque incessantes – et la plupart du temps payantes – lui ont permis de surprendre la tête de série n°2 et de virer en tête (11-6). Le scénario est similaire dans la deuxième manche, sauf que Mélissa Alves commence à rentrer dans sa partie. Sa combativité et sa défense font imperceptiblement basculer la dynamique du match, et la jeune Égyptienne ne parvient pas à conclure après avoir mené 10-6. La perte du deuxième jeu (14-12) lui fait très mal, son ratio points gagnants/fautes directes s’effondre et la Française prend les commandes (11-4). La jeune Égyptienne repart au combat en début de quatrième, mais à 4-5 contre elle Alves a senti le danger. Elle prend le contrôle du T et ses attaques font mouche. Grâce à une série de sept points d’affilée, elle conclut en 4 jeux et se qualifie pour sa première finale en PSA depuis un an.

« Elle a vraiment très bien joué au début, et moi je n’étais pas assez précise, » disait la numéro 1 française au micro de Romain Suire. « Je ne sais pas dans quoi je me serais embarquée si j’avais été menée 2-0 … Heureusement, j’ai réussi à revenir dans le match grâce à ma défense, c’est satisfaisant car ce n’est pas dans mon ADN. Son classement, ça ne veut rien dire, d’ailleurs je suis persuadée qu’elle ne sait pas elle-même à quel niveau elle joue. C’est dur d’affronter ce genre de joueuse, qui n’a rien à perdre et attaque constamment, mais cette victoire fait plaisir, tout comme le fait d’aller en finale. »

La deuxième demi-finale s’annonçait indécise entre Marie Stéphan (n°49) et une Rana Ismail (n°81) qui vaut mieux que son classement. Le début de match confirme cette tendance, mais la jeune Égyptienne (20 ans) saisit mieux ses opportunités et prend l’avantage (11-9). Dans le deuxième jeu, un gros coup d’accélérateur et plusieurs points gagnants à l’avant du court lui permettent de doubler la mise. La Française ne baisse pas la tête, repart au combat et parvient à réduire l’écart. On pense que le match peut basculer, mais c’est tout le contraire qui se produit : à 3-3 dans le quatrième jeu, Rana Ismail aligne 8 points consécutifs et rejoint Mélissa Alves en finale. Même si elle a profité de l’abandon de la tête de série n°1 Lucy Turmel, celle qui étudie à l’université de Roehampton prouve ainsi que sa place à ce stade du tournoi est tout sauf usurpée.

« Je ne voulais pas aller au cinquième, » nous confiait-elle avec le sourire après son succès. « En temps normal, mon jeu est plutôt basé sur les frappes au fond du court, mais aujourd’hui j’ai fait quelques ajustements tactiques. J’ai attaqué plus que d’habitude, afin de la déplacer vers l’avant du court. Je crois que ça a bien fonctionné et je suis vraiment ravie car je n’avais pas gagné beaucoup de matches dernièrement – en partie à cause de tableaux défavorables. Être en finale d’un 20 000 $, c’est énorme pour moi. Je vais préparer le match demain (vendredi) avec mon entraîneur Ahmed Hosny, mais je ne veux pas trop cogiter non plus. Jusqu’à maintenant j’ai joué une seule finale en PSA et je l’ai gagné, donc j’espère que cette série va se prolonger ! »

En finale, Rana Ismail va tenter de réaliser une nouvelle « perf » et de rejoindre au palmarès ses illustres compatriotes Omneya Abdel Kawy et Nouran Gohar, lauréates du Monte-Carlo Classic en 2010 et 2014. Si elle reproduit le niveau de jeu affiché aujourd’hui, elle est capable de poser des problèmes à Mélissa Alves. Celle-ci est la deuxième joueuse française à se qualifier pour la finale après Camille Serme, qui s’était imposée en 2013.