Kara Lincou parle français…

Fram au clavier

En 2004, un monsieur du nom de Daniel Lincou s’est approché de moi, nous étions à Rennes aux Europe par Equipes, et m’a glissé “dis-donc, tu pourrais pas nous faire des articles en Francais, j’en ai marre de devoir prendre un dictionnaire pour comprendre ce que dit mon fils…”

Ce fut le début d’une grande histoire d’amitié avec la Famille Lincou, et aussi, de SiteSquash. Je me souviens avoir dit à Steve Cubbins, webmaster de SquashSite et mon associé depuis 2004, “oh, je pense qu’on aura peut-être une cinquantaine de lecteurs”.

Bon, donc, tout ça pour dire que juste pour mon Daniel, voilà l’interview de sa petite fille Kara en français.

KARA PALABRE AVEC FRAM

 

Représenter la France aux U23 au Pakistan

Ca me fait plaisir. J’ai pas eu énormément d’opportunités de représenter la France en junior, tu sais. Donc c’est vraiment un honneur. Là, en plus, cette année, on reste sur une belle victoire avec l’équipe universitaire au championnat du monde.

Si j’ai fait une 5ème place en individuel – j’ai perdu contre Martha Dominguez en quarts, qui a gagné la compétition – on a gagné pour la France dans le par équipe, et ça, c’était beau. C’était un format mixte, deux garçons, deux filles. Je jouais la dernière position, dans un jeu en 7 points, la pression était énorme, et j’ai gagné. C’était vraiment… top !

Alors, même si là, c’est une compétition individuelle, j’ai hâte de retrouver le bonheur de porter le maillot de l’équipe de France.

(Elle a refait le coup aux finales des College Squash!)

Pakistan

Premier voyage au Pakistan pour moi. Franchement, j’ai hâte, j’ai vraiment hâte. Bon, j’ai une de mes coéquipières, là, à Trinity, qui vient du Pakistan. Je lui ai demandé des infos. Zaynab Khan. Déjà, je devais prendre mon billet d’avion, je lui ai demandé quelle compagnie aérienne prendre, parce que je n’ai aucune idée, je ne suis jamais allée, même pas en Inde. Franchement, je suis contente, j’ai hâte, et très fière de représenter la France.

Possible qualification aux Monde à Chicago

C’est une opportunité exceptionnelle évidemment. Je comptais tout donner pour aller le plus loin possible dans cette compétition mais maintenant que je sais qu’il y a cette opportunité en plus ça me motive encore plus! J’étais ravie de voir cette nouvelle dans l’e-mail après ma confirmation de participation

Ma Famille

Mon oncle, ça a toujours été mon premier idole, mon premier exemple, mon ‘role model’. Et puis il est tellement proche, que ça rend cette expérience plus réelle, cela rend les objectifs me paraissent plus accessibles, vu que quelqu’un dans ma famille l’a fait. Il a fait tout ça, donc je me dis… C’est faisable. Il me donne de l’espoir, lui qui est venu de cette île où il n’y avait même pas encore un cours de squash. Et voilà, il a fait tout ça. Bon, déjà, c’est un vrai exemple.

Et puis, mon père, je lui dois toute ma réussite au squash. Depuis le début, il m’a toujours donné tout son temps et puis, en toute objectivité, c’est un coach exceptionnel. Je suis très reconnaissante. Maintenant, il me suit de loin, mais je lui communique tous mes résultats, il regarde les matchs en live streaming et il me dit ce qu’il en pense, sur quoi je pourrais bosser.

Ma plus grande qualité?

Mon père dit souvent que c’est ma capacité d’adaptation, que je suis capable de passer d’un jeu à un autre, de changer ma stratégie, d’arriver à avoir un peu ce qu’il y a en face de moi et de m’adapter.
Après aussi, mon mental, c’est sûr. Là, cette année, j’ai gagné un certain nombre de matchs qui étaient matchs décisifs en College Squash, et aussi aux Championnats du Monde Universitaire, comme je l’ai dit plus tôt. Je travaille dur à l’université, j’ajoute des séances de physique aux entraînements d’équipe. J’ai une bonne détermination éthique de travail. Dans mon coin, je fais mes séances de fitness, etc. Du coup, ça me donne cette force mentale de savoir que j’ai fait le boulot, et que je peux compter sur mon physique quand j’en ai besoin.

Et ma plus grande faiblesse?

Je ne cherche pas souvent à trouver mes faiblesses, mais je dirais peut-être… un peu trop de gentillesse dans le jeu. Tu sais, je prends pas cette décision. Je tourne autour, je me plie en quatre, au lieu de demander le let, je vais aller autour de la joueuse. Peut-être un peu un manque d’agressivité. On me dit souvent,’ tu ne demandes pas, tu pourrais gagner tellement de points’.

Plan à court terme

Mon objectif, c’est, le plus rapidement possible, rentrer dans le top 100. Ce qui a été un peu compliqué, vu que, tu vois, je ne peux pas être à 100 % dans le circuit PSA, vu que je suis les cours de College Squash à Trinity. Là j’ai encore un an.

Donc en fait j’essaye le plus possible de jouer des PSA dès que je peux, pour grimper au classement et essayer de garder mes points. Je pense que franchement j’ai le potentiel pour être dans le top 100 voilà j’ai fait des matchs où j’ai prouvé que j’en étais capable. Il ne me reste qu’un an universitaire, je vais essayer pendant cette dernière année de me rapprocher du top 100. Si j’y arrive l’année d’après, c’est top 70, 50…