Analyse Pré-Matches: Les Bleus

Dix Français (6 hommes, 4 femmes) seront de la partie dans la capitale Égyptienne, et on a décrypté leurs chances en compagnie des entraîneurs nationaux, Renan Lavigne et Philippe Signoret.

DEUX CHOCS FRANCO-FRANÇAIS …

Renan Lavigne prend les choses avec philosophie à propos du tirage au sort, qui a accouché de deux matches 100 % Tricolores au premier tour,

« Même si c’est préférable de s’étalonner face à des étrangers, d’un autre côté on peut se dire qu’on aura au minimum deux joueurs au deuxième tour … C’est arrivé quelques fois ces derniers mois, et c’est un signe de bonne santé car ça veut dire qu’on a de plus en plus de Français dans les gros tournois. On ne s’étonne pas quand deux Égyptiens voire deux Anglais s’affrontent au premier tour …»

Grégoire Marche v Auguste Dussourd

Le premier de ces chocs franco-français opposera deux joueurs qui sortent d’un Tournament of Champions satisfaisant. Après avoir battu son compatriote Baptiste Masotti, Auguste Dussourd (n°39) a proposé une belle résistance à Miguel Angel Rodriguez. Même s’il estime « avoir eu des hauts et des bas, comme souvent, » à New York, le Parisien arrive en Égypte en confiance pour défier Grégoire Marche (n°13).

« On sait qu’Auguste est capable d’élever son niveau sur un jeu, mais qu’il est en recherche de constance sur la durée d’un match, » indique Renan Lavigne. « C’est un premier tour intéressant pour lui, et il devra rentrer sur le court avec la détermination. Grégoire est bien sûr favori, cependant il ne pourra pas se permettre de prendre ce match à la légère. »

Le numéro 1 Français a alterné le bon et le moins bon ces dernières semaines, avec des succès sur Joel Makin, Raphael Kandra et Nicolas Mueller, et à l’inverse deux douloureuses défaites face à Adrian Waller au championnat d’Europe, à chaque fois après avoir mené 2-0.

S’il tient son rang, le Drômois pourrait retrouver soit l’Indien Ramit Tandon, soit l’Américain Chris Gordon qui remplace James Willstrop au pied levé. S’il atteignait les 1/8ème de finale, Grégoire Marche ferait aussi bien qu’en 2015 et 2021. Pour viser encore plus haut, il lui faudra probablement battre Fares Dessouky (n°10), récent vainqueur du Canary Wharf Classic après un début de saison rendu compliqué par des soucis au dos.

« C’est un joueur irrégulier et un peu imprévisible, mais on peut compter sur lui pour être au rendez-vous à l’occasion d’un championnat du monde dans son pays. »

Baptiste Masotti v Victor Crouin

C’est un choc entre les deux joueurs Français qui ont le plus progressé au classement cette saison, au point d’intégrer le top 20 mondial (ils sont aujourd’hui 21ème et 23ème). Juste avant leur unique confrontation, en janvier 2021 à Nancy (NDLR : remportée par Crouin en 3 jeux), Baptiste Masotti confiait qu’il perdait systématiquement contre son compatriote à l’entraînement.

« L’implication constante de Victor lui pose des problèmes, » estime Renan Lavigne. « S’il veut espérer gagner, Baptiste devra être régulier dans la combativité, et son ratio points gagnants/fautes directes être positif. »

Après une période délicate suite à une blessure au mollet, le Niortais s’est remis dans le bon sens depuis quelques semaines et a réalisé un championnat d’Europe par équipe de belle facture, avec des succès sur James Willstrop et Simon Rösner.

« C’était compliqué d’enchaîner avec le Tournament of Champions, » indique son entraîneur à propos de sa défaite face à Auguste Dussourd. « Il a mené au score la plupart du temps, mais a manqué de lucidité dans les fins de jeu. »

Il aura face à lui un Victor Crouin qui a brillé à New York, réalisant une « belle prestation malgré sa défaite en quart face à Mazen Hesham, » et qui avait auparavant écarté Karim Abdel Gawad. C’est d’ailleurs le champion du monde 2016 que le vainqueur du match Masotti/Crouin pourrait retrouver en 1/16ème de finale. «

Même si ça reste un client, ce serait une belle opportunité et on a vu que Victor lui avait posé de gros problèmes avec sa régularité. »

LES AUTRES BLEUS

➡️ LUCAS SERME

Même s’il sera favori, Lucas – un peu remis en confiance après sa victoire contre Nicolas Muëller à Manchester – devra se méfier de son adversaire au premier tour, Tsz Kwan Lau (n°60), que Renan Lavigne connaît bien car il est venu s’entraîner à Aix-en-Provence il y a quelques mois.

« Depuis que les Hong-Kongais ont été autorisés à sortir de leur pays, ils ont pu à nouveau se confronter et ont progressé au classement. Concernant Tsz Kwan Lau, c’est un joueur qui attaque beaucoup et est assez imprévisible, néanmoins Lucas est en mesure de le battre s’il joue à son niveau. »

En ligne de mire, il y a un 1/16ème de finale face au Roc Gallois Joel Makin, qui vient d’atteindre son meilleur classement (n°7).

➡️ Sébastien Bonmalais

Même si sa blessure à la cheville contractée au championnat de France Élite a constitué un coup d’arrêt pour Sébastien, le meilleur classement atteint début mai (n°36) est une récompense du travail et des progrès accomplis par le Réunionnais.

« C’est vrai que malgré sa belle perf sur Iker Pajares au British Open, il est en manque de victoires en PSA ces derniers temps, » analyse Renan Lavigne. « La finale du championnat d’Europe a également été compliquée, face à un adversaire – Nathan Lake – en forme et qui ne s’est pas posé de question. Seb a enchaîné les tournois, il avait la volonté de rattraper le temps perdu après avoir été touché par le covid. Néanmoins, il doit être plus à l’écoute de lui-même, et la coupure estivale sera l’occasion de refaire du travail foncier. »

En attendant, le pensionnaire du pôle France a une belle opportunité de se relancer au Caire face à l’Espagnol Bernat Jaume (n°51).

« Il s’est retrouvé en numéro 2 au championnat d’Europe après le forfait de Pajares, et a été en difficulté face à une opposition relevée, » ajoute Renan Lavigne.

Si son protégé tient son rang, c’est un gros deuxième tour qui l’attend face à Diego Elias (n°5) ou Patrick Rooney (n°20).

« Incontestablement l’un des chocs des 1/32ème de finale, et on peut d’ailleurs se demander pourquoi il y a 32 têtes de série chez les femmes, et seulement 16 chez les hommes, » conclut l’entraîneur national.