Par Émilie Jafrate
L’équipe féminine du Mulhouse Squash Club s’est étoffée. Début juillet, le MSC a acté l’arrivée de Mahé Asensi, 17 ans, vicechampionne de France – 19 ans. Une arrivée qui marque plus encore l’orientation de l’équipe mulhousienne vers une identité 100 % française.
Elle est passée par la danse classique, mais la souplesse a eu raison d’elle. Entre-temps, Mahé Asensi a tapé sa première balle de squash dans le club de ses parents. Elle n’avait alors que cinq ans.
« Pour mes parents, ce n’était pas une obligation de jouer au squash. Mais j’ai très vite bien tenu ma raquette, se souvient-elle, tout sourire. J’ai grandi dans ce monde-là. » À 10 ans, elle dispute son premier championnat de France et décroche l’argent. Les deuxièmes places nationales s’enchaînent. « J’ai fait beaucoup de podiums, mais je ne suis jamais arrivée première, confie-t-elle. J’avais la peur de la joueuse. Peu de monde croyait en moi au début. »
La jeune joueuse prend son envol à l’âge de 15 ans seulement, en intégrant le pôle espoirs d’Aix-en-Provence, en internat. « Ne plus voir ses parents, totalement changer de vie, c’était dur, surtout les trois premiers mois », glisse-t-elle. Et puis une « deuxième petite famille » s’est formée autour d’elle. « Au pôle, on vit en collectif. » En Terminale cette saison, son quotidien est rythmé par ses heures de cours et les entraînements.
Mahé a fait ses premières armes au club de Cuers, aux côtés de joueuses plus expérimentées, à l’instar de Maud Duplomb, une ancienne de l’équipe de France.
« Elles étaient bien plus âgées que moi. C’était comme des mamans. C’était une bonne expérience. L’an dernier, nous avons terminé 4es des play-offs. J’avais envie de voir autre chose pour pouvoir passer un cap. » Son choix s’est naturellement dirigé vers Mulhouse. « Ici, il n’y a que des jeunes et du niveau ! »
Mahé Asensi rejoint en effet Taba Taghavi et Léa Barbeau, les deux Mulhousiennes d’adoption, arrivées il y a deux saisons au MSC. Mahé Asensi est connue pour ses balles claquées à l’avant et ses frappes courtes. Les revers et les volées restent ses points faibles.
Première licence pro en janvier prochain
À 17 ans, Mahé Asensi nourrit le rêve d’intégrer un jour le top 10 mondial, comme Camille Serme. Parmi les autres joueuses qu’elle admire, les deux Égyptiennes Raneem El Welily et Nouran Gohar. « Leur jeu est beau et elles disposent d’une combativité hors normes ! » En janvier 2021, Mahé Asensi décrochera sa première licence professionnelle et débutera le circuit PSA.
« Quand tu débutes à l’âge de 6-7 ans, tu ne te dis pas que dix ans plus tard, tu feras une carrière professionnelle, glisse-t-elle. À 16 ans, j’ai eu la chance d’aller aux Mondiaux – 19 ans. C’était en Malaisie. Goûter à tous ces matches et découvrir ce gros niveau, c’était énorme ! »
Des rêves que même cette période incertaine ne freine pas.
« C’est flou dans la tête de tout le monde. Lorsque nous avons pu rentrer au CREPS, nous avons repris l’entraînement, sans objectif… Mais la situation est la même pour tous.