Les Prétendantes

Après deux années blanches en raison de la crise sanitaire, le Monte-Carlo Squash Classic va fêter sa 25ème édition.

« Il faut souligner que cette manifestation a lieu grâce au gouvernement de Monaco, qui la finance en intégralité, » indique Yves Tastet. « Autrefois, la dotation de 20 000 $ permettait d’attirer les meilleures joueuses du monde, mais ce n’est plus le cas et on a envie de grandir à moyen terme, notamment en sortant des murs du club.

« C’est pour cela que nous faisons venir Romain Suire qui va nous apporter son vécu de co-organisateur de l’open de France. D’autre part, il y a évidemment de nombreux spots sur lesquels on pourrait installer un court vitré, comme le padel a su le faire au pied du casino. »

Le Tableau à la Loupe

Les favorites

Sur le papier, deux joueuses sont au-dessus du lot : Lucy Turmel et Mélissa Alves.

Lucy Turmel

Grâce à un excellent début d’année 2022, la jeune Anglaise avait atteint la 20ème place mondiale au printemps et a ensuite connu ses premières sélections chez les seniors, apportant même le point décisif à son équipe en finale du championnat d’Europe face au Pays de Galles. Éliminée en quart de finale des Jeux du Commonwealth par Joelle King à l’issue d’un match exceptionnel, elle a subi un petit contrecoup dans un début de saison 2022-2023, dans lequel les choses n’ont pas tourné dans son sens (quatre défaites en 5 jeux lors de ses quatre derniers tournois …).

Même si elle a récemment reculé dans la hiérarchie (n°29 au classement de lundi), la native d’Ipswich est une joueuse sur laquelle le squash Anglais mise beaucoup pour l’avenir, et le Monte-Carlo Squash Classic est une occasion pour elle de se relancer en vue du championnat du monde par équipe (10-16 décembre).

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3 ans après l’open d’Écosse, Mélissa et Lucy pourraient se retrouver en finale

Des hauts et des Bas
La Guyanaise est d’accord lorsqu’on lui dit qu’elle a alterné le bon et le moins bon depuis le début de la saison 2022-2023.

« L’open de France, c’est comme si je n’y avais pas été (NDLR : elle s’était inclinée d’entrée face à la jeune Égyptienne Fayrouz Aboelkheir) … J’ai tout de même fait un 1/8ème en Platinum, et certaines de mes défaites sont intervenues contre des joueuses du top 10, par exemple Amanda Sobhy et Nour El Tayeb.

« La seule qui me laisse des regrets est celle contre Hollie Naughton au CIB Egyptian Open. Je me sens bien physiquement en ce moment, et je joue bien à l’entraînement.

« Je suis satisfaite de mon évolution et de la direction dans laquelle je vais, je suis convaincue que les résultats vont suivre. »

Ça a failli être le cas cette semaine à l’open de Malaisie : en quart de finale, Mélissa a livré une très belle prestation face à Tesni Evans (n°13 mondiale, soit 20 places devant elle) mais s’est malheureusement inclinée 12-10 au cinquième jeu. « Still chasing victory … » a-t-elle sobrement commenté sur les réseaux sociaux …

Désormais installée en Égypte, Mélissa Alves s’entraîne avec Amr Khalifa

L’Égypte pour donner un nouveau souffle à sa carrière
À bientôt 29 ans (elle les fêtera le 29 décembre), Mélissa a récemment décidé de donner un nouvel élan de sa carrière en s’installant en Égypte.

« Je vais y rester après le championnat du monde (voir ci-dessus), et je passerai la période des fêtes là-bas avant de partir pour la tournée Américaine début 2023. Même si Christophe Carrouget reste mon coach, il a de nombreuses missions à Clermont-Ferrand et ne pouvait pas me consacrer 100 % de son temps, ce que je comprends très bien. »

Au Caire, elle travaille avec Amr Khalifa, ancien champion du monde junior. « J’étais fan de son jeu et Raneem El Welily ne m’en a dit que du bien (NDLR : Mélissa est très proche de l’ancienne championne du monde et n°1 mondiale).

” En plus des séances physiques et individuelles avec Amr, j’ai l’opportunité de taper la balle avec de nombreuses joueuses au style très différent, c’est l’un des gros avantages de l’Égypte. Leur façon de travailler me correspond et c’est ce dont j’avais besoin à ce stade de ma carrière. »

Après Monte-Carlo, les Monde par Equipes!

Mélissa Alves a décidé de revenir sur le circuit Challenger pour disputer le Monte-Carlo Squash Classic, plutôt que l’open d’Hong Kong.

« Le retour des restrictions sanitaires n’était pas le critère numéro 1, » indique-t-elle. « Mon souhait est d’enchaîner plusieurs matches, et de tenter de regagner un titre, ça fait quelques temps que ça ne m’est pas arrivé*. »

Le lendemain de la finale, elle effectuera ses débuts pour Annecy en Interclubs, avant de s’envoler pour le Caire : elle fait partie de la sélection pour le championnat du monde par équipe aux côtés d’Énora Villard et des « retraitées du circuit », Camille Serme et Coline Aumard.

« C’est le même groupe qui a été champion d’Europe en 2019 et c’est bien sûr un avantage, on adore jouer les unes pour les autres. En ce qui me concerne, je me sens prête à assumer ce rôle en numéro 1, sachant que Camille sera une adversaire difficile en n°2 pour pas mal d’adversaires. Tout est possible dans ce genre de compétitions, et si les planètes sont alignées et qu’on est toutes en forme le jour J, on est capable d’aller chercher un podium. »

Les outsiders

Même en manque de victoires référence en 2022-2023, Lucy Turmel est nettement favorite de sa moitié de tableau. Elle devra néanmoins se méfier en cas de demi-finale face à Marie Stephan (n°49), qui a intégré le top 50 grâce à un début de saison intéressant et l’a poussée dans ses retranchements il y a quelques semaines à l’US Open.

De son côté, la Française pourrait avoir un quart de finale intéressant contre l’Anglaise Alicia Mead (n°74), qu’elle a battue en quatre jeux lors de leur dernière confrontation fin 2021, mais qui comme elle a effectué de gros progrès ces derniers mois.

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Quelles sont les challengers de Mélissa Alves dans la partie basse du tableau ? Pour la Guyanaise, les choses sérieuses devraient commencer avec un quart face à la jeune Anglaise Torrie Malik (n°81), en pleine bourre ces dernières semaines.

Concernant la dernière place de demi-finaliste, Emilia Soini (n°47) est certes tête de série n°3 mais la Finlandaise n’a gagné que deux matches en PSA en 2022 et sera en grand danger dans sa partie de tableau face à deux autres Égyptiennes dont le rang ne reflète pas la valeur, la jeune Nour Heikal (n°104) et Menna Hamed (n°88), qui avait passé toute l’année 2021 autour de la 50ème place avant de reculer dernièrement.