LES PHOTOS
[1] Marwan ElShorbagy (Egy) 2-0 Declan James (Eng) 11-8, 11-9 (36m)
[3] Saurav Ghosal (Ind) 2-0 [6] Iker Pajares (Esp) 11-4, 16-14 (42m)
[4] Victor Crouin 2-0 [9/16] Leonel Cardenas (MEX) 14-12, 11-3 (32m)
[9/16] Auguste Dussourd 2-0 [8] George Parker (ENG) 12-10, 11-6 (46m)[2] Tinne Gilis (Bel) 2-0 [7] Nicole Bunyan (Can) 11-6, 11-7 (19m)
Fayrouz Aboulkheir (Egy) 2-1 Nour Aboulmakarim (Egy) 8-11, 12-10, 11-5 (33m)
[3] Tesni Evans (WAL) 2-0 Nardine Garas (EGY) 11-8, 11-7 (22m)
[1] Nele Gilis (BEL) 2-0 Salma Eltayeb (EGY) 11-6, 11-6 (23m)
LES COMPTE-RENDUS DES MATCHES
LES DERNIERES BALLES DU MATCH D’AUGUSTE
Victor
Je pense que j’ai pu lui faire plus mal sur le vitré, tu peux avoir plus de rapidité dans la balle, mais le problème c’est que lui, ses shots, quand il les rentre, ils rentrent encore mieux que sur un dur. D’ailleurs, en cinq jeux, ça me prend normalement trois jeux pour vraiment le tuer physiquement, alors que là, ça m’a pris un jeu.
Le vitré met en valeur ses qualités, et ça expose ses faiblesses. Donc, le but du jeu est d’arriver à plus exposer les faiblesses…
C’était vraiment un GROS premier jeu, mais peut-être un peu moins “entertaining” pour les spectateurs, surtout les néophytes. C’était vraiment un jeu tactique, du calcul. Si tu vois la tactique qu’il a mis en place parce qu’il sait que physiquement, il ne va pas tenir, donc il ralentit tout. Et moi, il faut que je reste calme et serein, arriver à le battre au squash en étant vraiment concentré sur chaque balle, pour lui faire mal sur chaque shot.
Mais il ralentit tellement le rythme, il faut que je fasse deux trois points gagnants et surtout que je calcule où les jouer, parce que dès que je croise un peu trop court, boum, il est dessus, et il te fait mal, et comme il prend de la place, c’est dur à passer.
Alors, oui, un premier jeu crucial, même si je pense que j’aurais quand même gagné le match si j’avais perdu le premier parce que le travail de sape était fait, mais ça lui fait encore plus mal de perdre ce jeu, et derrière, c’est dans la tête…
Bon, j’ai quand même passé une sale journée à préparer le match, à me poser tout un tas de questions pour arriver à performer de cette manière. Je réfléchissais au format BO3, BO5, alors, dans le B03, l’élément endurance disparaît complètement. Même si ce soir j’ai réussi à le fatiguer, c’est parce qu’il n’est pas 10 mondial. Quand il va être 10 mondial, ça va être compliqué, et il faudra que je sois encore plus précis.
Par contre ce format BO3 demande une concentration mentale sur chaque point, il faut vraiment tout donner, et les tie-breaks sont encore plus importants. Et on est encore plus concentré, car on sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Donc pour moi, les deux sont bien, et il faut qu’on ait les deux pendant la saison.
Par contre, plus je joue un joueur, mieux je mets en place mes schémas. Quand je joue des joueurs que je joue depuis longtemps, plus je les joue, mieux je les joue. J’affine ma tactique, je reconnais leurs coups et leurs points forts, je peux vraiment mettre en exergue leurs points faibles. Et durant tout ma carrière junior et encore maintenant, parfois ça me prend un peu de temps pour battre les joueurs, mais une fois que je les ai battu, c’est en général bon, même s’il faut bien évidemment toujours se remettre en question.
J’accumule les données en fait, j’accumule l’expérience…
J’ai joué Auguste de nombreuses fois, en PSA aussi, à Manchester la saison dernière, c’est allé en 5 et je l’ai battu en 5 jeux, mais on n’a jamais eu un match facile! Je n’arrivais pas à trouver les solutions quand j’étais jeune – on ne peut pas dire que c’était ma bête noire car il était un peu plus âgé que moi en junior. Mais il est comme Leonel, tu lui donnes ça, et bien c’est fini! Aussi il est excellent à t’endormir, et jaillir, et marquer le point. Il faut vraiment être vigilant.
Content de revenir au BO5, mais vu ce qu’il a donné aujourd’hui, va falloir être très très bon.
Les Mots de Jérôme
« Le match a basculé à 8-4, » analysait-il tout en se faisant manipuler par le kiné du groupe France, Florent Ehrstein. « Avant cela, j’avais des opportunités, mais je n’en profitais pas. Renan m’a exhorté à prendre des initiatives et à volleyer davantage. J’y suis parvenu, et ensuite je n’ai plus perdu beaucoup de points. »
« l’ambiance était dingue, je n’avais jamais vécu ça. Ma petite sœur est venue exprès pour me voir jouer, et quand j’ai été mené en début de match je me suis dit que je n’avais pas le droit de perdre comme ça. J’espère qu’elle pourra rester pour ma demi-finale demain … »
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C’est sans doute le meilleur match depuis le début de la semaine au Hangar 24 : l’ancien numéro 3 mondial Marwan ElShorbagy, tête de série n°1 du tournoi, s’est qualifié pour les demi-finales en battant l’Anglais Declan James, lauréat à Nantes en 2018.
Pour faire un beau match, il faut être deux. Marwan ElShorbagy (n°9 mondial) et Declan James (n°46, mais ancien n°15) ont offert une prestation de haute volée aux spectateurs à coup d’échanges interminables, d’attaques chirurgicales et de défenses impitoyables.
Le géant Anglais, qui est l’un des chouchous du public Nantais – c’est sa cinquième participation ! – a donné tout ce qu’il avait, avec notamment un double plongeon en fin de match, mais l’Égyptien a toujours été devant au score et s’impose logiquement en deux jeux.
« Cela va faire dix ans que j’évolue sur le circuit, et je crois que je n’ai jamais vu un truc pareil, » disait le vice-champion du monde 2017 Marwan au micro du master of ceremony Romain SuiSui après le match, à propos de l’ambiance et de ce cadre absolument unique. Il sera de retour vendredi en demi-finale …
… et ce sera face à Saurav Ghosal (n°18), pour un autre duel qui promet beaucoup. L’Indien a largement dominé le début de partie face à Iker Pajares (n°26) – à court de compétition après quatre mois loin de parquets en raison d’une blessure au tendon d’Achille – mais l’Espagnol est un énorme combattant et l’a prouvé dans le deuxième jeu. Malheureusement pour lui, il n’a pas été en mesure de convertir plusieurs balles d’égalisation et quitte le tournoi la tête haute.
Dans le tableau féminin, le conte de fées continue pour Fayrouz Aboelkheir (n°73). Repêchée au dernier moment suite à des forfaits, la jeune Égyptienne (16 ans) a connu une entame catastrophique et s’est retrouvée au bord du précipice, menée 1-0 et 10-7 par sa compatriote Nour Aboulmakarim (n°48).
Elle a réussi à hausser son niveau de jeu au moment opportun, alignant cinq points de suite avant de s’envoler dans le troisième jeu. C’est un énorme défi qui l’attend en demi-finale vendredi : son adversaire sera la Belge Tinne Gilis (n°12), qui a contrôlé le match de bout en bout face à la Canadienne Nicole Bunyan (n°47).